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Naufrage au rivage de l'univers
Les galets blancs des nébuleuses primaires
Sont un écueil à l'écume amère
Qui sans cesse lèche le vide ouvert.
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Il y a cette ville immense, qui s'étend sur la côte et englobe les terres alentour. Balnéaire moderne près des plages, bardée de casinos et de vitrines au néons éclatants, invitant à une surconsommation plus ou moins douteuse; ou vieille ville constituée de rues pavées, de maisons en colombages, d'anciennes fortifications rabougries tombant les unes sur les autres, d'édifices colossaux, vides et vieillissant. Cette cité malsaine, et normalement impropre à l'existence humaine, est une sorte d'oasis terrible perdue au beau milieu d'un désert cauchemardesque. Un soleil carnassier y règne en maître, interrompu parfois par de terrifiants orages, qui de leurs éclairs violets illuminent le ciel avant de s'abattre sur les toitures délabrées. Les ombres y sont aussi noires que la lumière y est crue, et une épouvantable décadence y est reine.
C'est cette ville que je parcours presque toutes les nuits en rêve, c'est dans cette ville même que les plus grandes aventures de ma vie se déroulent quasi quotidiennement. Les êtres que l'on y croise sont tout comme moi, perdus à tout jamais en son sein. Et il m'est certain que cette cité sordide est l'unique point de rencontre des rêveurs téméraires ou égarés. S'il est un endroit où les autres, les inconnus se terrent, c'est bien au coeur de cette ville, au beau milieu d'un rêve traître et vagabond.
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NOTHING